Les plans de soutien aux médias en ligne sont mis en discussion

A l'avenir, les médias en ligne devraient également bénéficier du soutien médiatique de l'Etat. A moyen terme, le Conseil fédéral met en discussion l'introduction d'un soutien indépendant des canaux pour tous les médias électroniques sans mandat de prestations.

(Image symbolique : Unsplash.com)

C'est ce qu'écrit le gouvernement national dans un rapport publié mercredi. Le Conseil national avait demandé, par le biais d'un postulat transmis, une stratégie d'encouragement des médias orientée vers l'avenir. Le Conseil fédéral a maintenant esquissé différentes options qui pourraient être mises en place sans révision de la Constitution fédérale.

L'aide publique aux médias existe depuis longtemps en Suisse, notamment dans le domaine de la réduction des frais de distribution pour la presse - ce qu'on appelle l'aide indirecte à la presse. Aujourd'hui, il n'existe en principe pas de soutien pour les médias en ligne ni pour les médias gratuits. Le Conseil fédéral estime que cela doit changer.

Le Parlement au travail

Des mesures générales de soutien en faveur de tous les médias électroniques pourraient donc être rapidement mises en œuvre. Les commissions parlementaires compétentes élaborent actuellement un projet en ce sens, qui prévoit davantage d'argent pour la formation et la formation continue des journalistes, les prestations des agences, l'autorégulation de la branche et les infrastructures numériques. Les médias en ligne et les médias gratuits resteraient toutefois exclus de toute aide.

Outre la promotion des offres en ligne et gratuites, le Conseil fédéral estime que le soutien à la recherche sur l'utilisation, qui ne profite actuellement qu'à la radio et à la télévision, doit être étendu à tous les médias électroniques. Ceux qui remplissent certains critères d'encouragement devraient à l'avenir avoir droit à une subvention calculée selon certains critères de calcul.

Remplacer l'aide indirecte à la presse

A moyen terme, le Conseil fédéral met en discussion un soutien indépendant des canaux pour tous les médias électroniques sans mandat de prestations. Celle-ci pourrait être calculée en fonction des postes de travail des journalistes ou du chiffre d'affaires et privilégier les petits médias. "Cela soutiendrait la transformation de la presse en offres en ligne", écrit le Conseil fédéral dans son rapport.

Cette nouvelle aide indépendante des canaux pourrait remplacer immédiatement ou de manière échelonnée la réduction pour la distribution de la presse locale et régionale, comme l'écrit encore le gouvernement. Alternativement, la réduction pour les livreurs pourrait être maintenue en parallèle pendant un certain temps et n'être remplacée qu'en cas d'évaluation positive de l'aide indépendante des canaux.

Pas de grande réforme

Pour le Conseil fédéral, il n'est pas question de mettre en place un système d'aide aux médias complet et indépendant des canaux, qui inclurait d'une part la presse et d'autre part, outre l'aide aux médias sans mandat de prestations, l'aide aux médias avec mandat de prestations, c'est-à-dire le service public, y compris la SSR. Une adaptation de la Constitution fédérale serait nécessaire à cet effet. Les détails de la concession SSR devraient être discutés à l'occasion de l'octroi de la nouvelle concession.

Il y a deux ans, les électeurs avaient clairement rejeté un paquet de mesures en faveur des médias. Les critiques portaient sur des réserves fondamentales à l'encontre d'un soutien étatique aux médias, sur le fait que les grandes organisations médiatiques en profitaient largement et sur l'absence de soutien aux médias gratuits. Depuis, le Parlement tente d'en relancer au moins une partie.

Une situation difficile

La transformation numérique place les médias suisses devant de grands défis. Ces dernières années, l'utilisation des médias s'est éloignée des médias traditionnels au profit des offres en ligne et des médias sociaux, en particulier chez les jeunes groupes cibles.

Parallèlement, on observe un déplacement des recettes publicitaires vers des plateformes en ligne étrangères comme Google et Facebook. Ces plateformes ne produisent pas d'offres journalistiques pour la population suisse. Selon le Conseil fédéral, le financement de la fonction politico-démocratique des médias suisses est ainsi soumis à une forte pression.

Dans une première prise de position, l'Association des éditeurs de médias suisses (AEMS) a salué les nouvelles possibilités d'aide aux médias. Mais celles-ci ne doivent pas être conçues au détriment de l'aide indirecte à la presse. Au contraire, la réduction des taxes de distribution doit impérativement être étendue pour les sept prochaines années afin de garantir l'approvisionnement en informations dans les régions et de permettre en même temps la transformation numérique.

Impressum s'est également réjoui du rapport du Conseil fédéral, comme l'association de journalistes l'a également fait savoir mercredi. Pour que le journalisme indépendant soit encouragé, le nombre de postes de journalistes dans une entreprise de médias et l'appartenance au registre professionnel des journalistes doivent être ancrés dans les critères d'encouragement. Le registre professionnel est le seul critère fiable permettant de vérifier que les professionnels des médias reconnaissent le code de déontologie des journalistes.(SDA)

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