Concession radio argovienne : Schawinski se bat avec des armes cachées

La bataille pour la concession radio argovienne est loin d'être terminée. Une entreprise mandatée par Roger Schawinski a tenté d'obtenir des informations du gouvernement cantonal argovien par des "moyens déloyaux".

Ce faisant, elle a donné l'impression d'agir sur mandat de la Confédération. C'est ce qu'écrit le site Nzz.ch vendredi. Interrogé à ce sujet, Roger Schawinski a confirmé qu'il soutenait l'enquête.

Ce que l'on ne savait pas jusqu'à présent, c'est que l'OFCOM a demandé aux parties de trouver des indices permettant de déterminer si AZ-Medien abuse de sa position dominante sur le marché. Comme Schawinski a intérêt à trouver des preuves d'un abus, il a, selon Nzz.ch, chargé la société de conseil Prognos d'interroger 30 leaders d'opinion argoviens. L'entreprise aurait ensuite pris contact avec plusieurs conseillers d'Etat. Seulement, Prognos n'aurait pas dit que le mandat venait de Schawinski. Au lieu de cela, la société de conseil a donné l'impression de travailler pour l'OFCOM.

Le gouvernement est maintenant intervenu officiellement auprès de Prognos, comme l'écrit encore Nzz.ch. Il est incompréhensible que "lors de la prise de contact pour les interviews, Prognos ait donné l'impression que la prise de contact se faisait sur mandat de l'OFCOM", écrit le chancelier d'Etat argovien Peter Grünenfelder dans une lettre adressée à Prognos, qui a également été envoyée à l'OFCOM, à Wanner et à Schawinski. Ce n'est qu'après s'être renseigné auprès de l'OFCOM et de Prognos qu'il a été possible d'identifier le véritable client. Le gouvernement a maintenant demandé à l'entreprise de conseil d'arrêter l'enquête. D'autant plus, poursuit Nzz.ch, que le gouvernement a depuis longtemps exposé officiellement sa position à l'OFCOM dans le litige sur les concessions - il s'est prononcé en faveur de Radio Argovia, qui appartient au groupe AZ-Medien de l'éditeur Peter Wanner.

Selon Nzz.ch, Roger Schawinski a justifié sa démarche par le mandat de l'OFCOM de "prouver que cette position dominante sur le marché est abusée". Cette tâche "très discutable" ne peut être résolue qu'à l'aide d'une étude anonyme. En effet, ce n'est que dans ces conditions que les personnes publiques donneraient des informations. "Sinon, elles craindraient d'être désavantagées si elles s'exprimaient contre le monopole, et d'être par exemple mises sur une liste noire", fait valoir Schawinski selon Nzz.ch.

Chez Prognos, on a confirmé que le donneur d'ordre n'avait pas été mentionné lors de la prise de contact. On leur a dit soit que l'OFCOM avait besoin d'informations supplémentaires, soit qu'un rapport serait rédigé à l'intention de l'OFCOM sur la base de l'enquête, comme l'écrit Nzz.ch. A la fin de l'entretien téléphonique, nous avons indiqué à nos interlocuteurs le nom du donneur d'ordre, pour autant qu'ils aient posé la question, explique Felix Neiger, responsable de l'étude chez Prognos. "Nous ne pouvions pas dévoiler le donneur d'ordre aux interlocuteurs dès le début, car ils n'auraient plus été impartiaux".

L'éditeur Peter Wanner n'a pas que des hochements de tête pour cette action. Selon Nzz.ch, il qualifie d'"absolument incorrect" et de "douteux" le fait d'interroger par de telles méthodes des membres du gouvernement qui ont pris position publiquement depuis longtemps. "Je ne suis toutefois pas étonné que Roger Schawinski veuille arracher cette concession par tous les moyens et qu'il utilise pour cela des moyens déloyaux", dit-il.

Selon Nzz.ch, le fait que le sondage soit rendu public si tôt ne plaît pas à Schawinski. Il craint que les personnalités argoviennes qui n'ont pas encore été interrogées ne puissent plus répondre de manière impartiale.

Photo : Keystone

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