Une étude montre que l'utilisation de l'IA est répandue, mais que la formation fait défaut
Selon une enquête d'Adecco, l'IA permet aux employés d'économiser en moyenne une heure de travail par jour. Cela leur permet de consacrer plus de temps à la créativité, à la réflexion stratégique ou à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Pour cette étude, Adecco a interrogé 35'000 employés dans 27 nations économiques de premier plan.
L'enquête annuelle "Global Workforce of the Future" du groupe Adecco montre que le gain de temps moyen grâce à l'utilisation de l'IA est d'une heure par jour et par collaborateur. Un cinquième des 35'000 employés, dont 1005 personnes interrogées en Suisse, dans 27 nations économiques, rapportent même que l'IA leur permettrait de gagner jusqu'à deux heures par jour. Cinq pour cent des personnes interrogées économisent même trois ou quatre heures par jour.
Peu de différences entre les secteurs
Selon l'étude d'Adecco, les économies de temps sont assez homogènes dans tous les secteurs. Les collaborateurs des secteurs de l'énergie, des services publics et des technologies propres font état des économies les plus importantes, avec 75 minutes par jour, tandis que les économies les plus faibles - dans l'aérospatiale - sont de 52 minutes par jour. Les employés du secteur technologique économisent en moyenne 66 minutes par jour, ceux de la finance 57 minutes et ceux de l'industrie manufacturière 62 minutes.
Denis Machuel, CEO du groupe Adecco, a déclaré dans un communiqué de presse à propos de l'étude : "On a beaucoup spéculé sur la manière dont l'IA va changer le monde du travail. C'est pourquoi il est passionnant de voir les premiers signes potentiels de gains d'efficacité. Le temps économisé par les travailleurs semble avoir été utilisé à bon escient et ne se limite pas à un ou deux secteurs, mais semble être répandu dans tous les secteurs. Nous n'en sommes qu'au début, mais l'IA semble tenir ses promesses".
L'enquête suggère que le temps économisé est utilisé pour créer une plus grande valeur ajoutée : 28 pour cent des participants à l'étude indiquent qu'ils utilisent le temps gagné pour des tâches plus créatives, 26 pour cent des personnes interrogées déclarent que l'IA leur permet de consacrer plus de temps à la réflexion stratégique, et 27 pour cent font état d'un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Cependant, certains indices montrent que le temps économisé grâce à l'IA n'est pas toujours utilisé de manière productive : 23 % des utilisateurs déclarent effectuer la même charge de travail, tandis que 21 % consacrent plus de temps à leurs activités personnelles.
L'IA change le monde du travail et fait peur
L'étude ne fournit pas seulement des informations sur l'influence de l'IA, mais met également en lumière la manière dont le monde du travail évolue. Les travailleurs sont de plus en plus préoccupés par un avenir incertain, les conditions économiques et la sécurité de l'emploi étant au premier plan. Alors que davantage d'employés choisissent de rester chez leur employeur actuel, l'étude révèle que l'influence de l'IA sur la stabilité de l'emploi a été largement sous-estimée l'année dernière : 13% des personnes interrogées ont déclaré avoir perdu leur emploi à cause de l'IA.
40 pour cent des personnes interrogées expriment des inquiétudes quant à la sécurité de l'emploi à long terme. 83 pour cent prévoient de rester chez leur employeur actuel, ce qui correspond au taux de rétention le plus élevé des trois dernières années. Parallèlement, la vision de l'impact disruptif de l'IA est plus équilibrée si l'on considère d'autres aspects : 51 pour cent des personnes interrogées estiment que l'IA élargit leurs possibilités professionnelles. 46 % sont d'accord pour dire que l'IA leur offre plus de possibilités d'acquérir de nouvelles compétences et de progresser dans leur carrière.
Entraîner l'adaptabilité, pas seulement les compétences
Une autre conclusion importante de l'étude est qu'un groupe sélectionné de personnes hautement performantes se distingue de ses collègues. Cela est principalement dû au soutien fort de leurs employeurs. Afin d'élargir ce groupe et de développer les futurs leaders, les entreprises doivent mettre l'accent sur l'amélioration continue des compétences, comme l'a également révélé l'étude. Actuellement, seuls 11 % des travailleurs sont "prêts pour l'avenir", c'est-à-dire des personnes qui se distinguent par leur capacité d'adaptation, leur flexibilité dans leurs plans de carrière et leur approche proactive de l'apprentissage de nouvelles compétences.
Santé mentale et bien-être
Les auteurs de l'étude demandent aux employeurs d'accorder la priorité à la santé mentale des collaborateurs en faisant preuve d'engagement en faveur de l'inclusion et de pratiques de travail durables. Au cours des 12 derniers mois, 40% des travailleurs auraient ressenti de l'épuisement dû à une charge de travail excessive - un chiffre qui passerait à 62% si les travailleurs étaient préoccupés par l'impact de l'IA et en subissaient les conséquences négatives.
Les cadres sont également mis à contribution, comme l'a révélé l'étude. Ainsi, moins de la moitié des collaborateurs ont confiance dans les capacités et les connaissances en matière d'IA de leurs cadres (46%). (Marc Landis/NetzKI Bot/Tme/swi)
Cet article a d'abord été publié dans le magazine Netzwoche.