Le commerce de détail subit la plus forte baisse des ventes depuis plus de 20 ans
Dans le commerce de détail suisse, les années fastes de la pandémie de coronavirus sont définitivement révolues. En 2023, les magasins et les boutiques en ligne ont subi le plus grand plongeon des ventes depuis plus de 20 ans. Seules des augmentations de prix ont permis de sauver le bilan.
Dans l'ensemble, le chiffre d'affaires des détaillants suisses a baissé de 0,1%, comme le montrent les chiffres provisoires publiés mercredi par l'Office fédéral de la statistique (OFS). Ce léger recul est dû au renchérissement. En effet, le chiffre d'affaires réel, c'est-à-dire sans le renchérissement, a baissé de 2,0%.
C'est la plus forte baisse depuis le début du millénaire. Même pendant les années de crise 2002 et 2003, après l'éclatement de la bulle Internet, ou en 2015 et 2016, lorsque le commerce de détail a souffert de l'abandon du cours minimum de l'euro et que les Suisses ont acheté en masse à l'étranger, les ventes des commerçants locaux n'avaient jamais été aussi nettement touchées.
Presque tous les commerçants vendent moins
Le commerce de détail de produits alimentaires, de boissons et de tabac a poursuivi sa chute de l'année précédente (-2,3 %). Pendant le lockdown de la pandémie, les magasins avaient encore profité du fait que les gens avaient beaucoup plus mangé à la maison face à la fermeture des restaurants.
Le commerce de détail non alimentaire (sans les stations-service) a perdu 1,7% de son chiffre d'affaires en termes réels, alors qu'il avait encore quelque peu profité l'année précédente du besoin de rattrapage lié à la pandémie. Presque tous les secteurs ont perdu des plumes. Les vendeurs d'appareils électroménagers, de textiles, de bricolage et d'ameublement ont été les plus touchés (-4,2 %), alors qu'ils avaient déjà été touchés l'année précédente.
Le commerce de détail des produits d'édition, des équipements de sport et des jouets a perdu 2,5 pour cent. Les ventes de vêtements et de chaussures ont également reculé de 3,8 %. Seul le commerce d'appareils de la technique d'information et de communication, comme par exemple les ordinateurs ou les téléphones portables, a vu ses ventes augmenter de 6,2 %.
Forte augmentation des prix
Toutefois, des augmentations de prix parfois importantes ont permis à de nombreux détaillants de sauver leur bilan annuel. Ainsi, malgré la baisse des ventes, les vendeurs de produits alimentaires, de boissons et de tabac ont vu leur chiffre d'affaires nominal augmenter sensiblement de 1,7%. Et le commerce de détail non alimentaire a pu limiter la baisse de son chiffre d'affaires à 0,9%.
Seuls les carburants ont connu une évolution inverse : l'essence, le diesel et le mazout étant devenus beaucoup moins chers qu'il y a un an, le chiffre d'affaires nominal des carburants a baissé de 8 %, bien que les ventes de carburant aient légèrement augmenté (+0,6 %). (SDA)