Le tribunal zurichois accepte les recours contre la démolition des Maag-Hallen

Les halles Maag ne peuvent pas être détruites pour l'instant : La ville de Zurich doit d'abord déterminer si elles méritent d'être conservées ou non, conclut le tribunal des recours en matière de construction.

Le Maag Music Hall ne peut pas être démoli pour l'instant, selon une décision du tribunal de recours en matière de construction. (Photo d'archives : Keystone/Alexandra Wey)

Dans son jugement du 16 mai, le tribunal annule le permis de construire que la ville avait accordé à l'entreprise Swiss Prime Site Immobilien, comme l'ont fait savoir jeudi plusieurs recourants.

Ce permis de construire prévoyait entre autres la démolition des deux grandes salles de spectacle Lichthalle Maag et Maag Theater ainsi que de la tour de bureaux construite en 1971. A leur place, une tour avec des appartements devait être construite.

La ville a renoncé à tort à examiner si les Maag-Hallen méritaient d'être protégés, écrivent le Zürcher Heimatschutz et la fondation Hamasil dans leurs communiqués de presse.

Les bâtiments semblent dignes de protection

La halle et la tour de bureaux situées entre la gare de Hardbrücke et l'Escher-Wyss-Platz présentent une valeur intrinsèque et situationnelle particulière et disposent d'une substance architecturale ancienne ; le bâtiment apparaît donc comme potentiellement digne de protection et devrait être inscrit à l'inventaire communal des objets protégés relevant de l'art et de l'histoire culturelle, résume Patrimoine zurichois dans son jugement.

La Fondation Hamasil constate que les halles Maag sont ainsi préservées jusqu'à nouvel ordre, et avec elles un lieu culturel vivant ainsi que l'un des derniers témoins de l'histoire industrielle de Zurich Ouest. Elle se dit convaincue "que le quartier n'a pas besoin de plus d'immeubles de bureaux stériles et d'appartements coûteux, mais de culture, de gastronomie, de magasins et d'appartements à des prix abordables".

Des clarifications sont encore nécessaires

Avec la décision du tribunal de recours en matière de construction, le sort des halles reste toutefois incertain. D'une part, le jugement n'est pas encore définitif et peut faire l'objet d'un recours.

D'autre part, il invite simplement la ville à revoir sa copie. Un inventaire ne signifie pas encore une mise sous protection - il faut encore déterminer si les mesures de protection sont éventuellement proportionnelles avant d'accorder un permis de construire. (SDA/swi)

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