Débâcle des quotas - le nouveau système de mesure sera réexaminé
Le passage à un nouveau système de mesure de l'audience TV et de données similaires s'est révélé être une débâcle pour Mediapulse. Les clients mettent en doute les chiffres qui sont pour eux essentiels. Des experts analysent désormais de fond en comble la manière dont les mesures sont effectuées.
L'ancien système de mesure, axé sur la télévision analogique, a dû être remplacé par un nouveau système plus moderne. Il tient également compte de la télévision en différé et de la consommation TV via Internet. Le changement a eu lieu au début de l'année. Le système de mesure utilisé est désormais celui qui est déjà utilisé "dans 50'000 foyers dans 30 pays", a déclaré mardi devant les médias le président du conseil d'administration de Mediapulse, Marco de Stoppani. En Suisse, 2100 foyers sont raccordés à ce système.
Les problèmes sont apparus avec les premières données. L'"attribution des données aux différentes chaînes a conduit à des incohérences", selon Stoppani. Concrètement, les mesures ne faisaient pas la différence lorsque, par exemple, la même émission était diffusée sur Tele Züri et sur Tele Bärn. La source de l'erreur a été découverte et corrigée, tout a été recalculé au prix d'un travail minutieux. Mais quelque chose ne fonctionnait toujours pas : selon Stoppani, il y avait "parfois des différences considérables" entre les données de 2012 et celles de 2013. Des experts externes ont été chargés d'analyser le nouveau panel TV.
Perte de confiance
Pour les chaînes de télévision et leurs annonceurs, les chiffres collectés par Mediapulse sont extrêmement importants. C'est notamment sur la base de ces données que sont décidés les prix de la publicité ainsi que le maintien ou l'arrêt des émissions. Les réactions des clients ont été "beaucoup plus fortes que prévu", a déclaré Stoppani. La publication des premiers chiffres était annoncée pour mardi - mais il n'en était pas question pour les clients de Mediapulse. Le lundi (d'hier), ils ont exigé d'attendre le résultat de l'expertise externe. Stoppani n'a pas précisé qui demandait concrètement de renoncer à la publication. La demande émane de "différentes sources, orales et écrites, ainsi que d'avocats". Des démarches juridiques n'ont pas encore été engagées, mais elles ont été envisagées.
Des experts au travail
Depuis deux semaines, deux experts de renommée internationale sont au travail. Ils doivent évaluer si la structure et le fonctionnement du panel Mediapulse répondent aux normes internationales, comme l'a expliqué le directeur de Mediapulse, Manuel Dähler. Un troisième expert, qui n'a pas encore été désigné, déterminera si la représentation des spécificités régionales de la Suisse à petite échelle est appropriée. Les deux rapports devraient être disponibles dans la première semaine de mars. Les clients auront alors la possibilité de les examiner avec les experts. Selon Stoppani, la publication des rapports devrait avoir lieu fin mars.
Selon Stoppani, en attendant les expertises, les mesures continuent d'être effectuées quotidiennement et les données sont mises à la disposition des clients. Il n'est pas certain que tous respectent la consigne de garder les chiffres sous clé pour le moment. Stoppani est "conscient du risque que les chiffres sortent quand même". Le président du conseil d'administration de Mediapulse était visiblement gêné de se présenter devant les médias avec les mauvaises nouvelles. Il a qualifié cela de "désagréable et impopulaire". En ce qui concerne les reports répétés des dates de publication au cours des dernières semaines, Stoppani a admis que l'on avait "agi et communiqué de manière sous-optimale". Il s'est toutefois montré confiant et a affirmé que l'on était "désormais sur la bonne voie". (ATS)