Le Conseil de la presse s'inquiète du manque de déclaration du native advertising

Dans une prise de position, le Conseil suisse de la presse s'inquiète de la déclaration trop peu claire des contenus payants. Des articles payés parus dans des journaux de Tamedia sont à l'origine de cette décision.

On est certes conscient que les éditeurs de journaux doivent acquérir des recettes publicitaires, dit la prise de position. Mais les formes de plus en plus subtiles utilisées pour le "native advertising" inquiètent "profondément" le Conseil de la presse. 

L'organe de contrôle de la presse suisse a des mots très clairs à ce sujet : "Cette intrusion dans la partie rédactionnelle de contenus commerciaux, conçus de manière à ne pas être clairement identifiés comme tels, témoigne d'un manque de respect pour le lectorat. Cela sape la crédibilité du journalisme, une crédibilité sans laquelle il perd son sens".

Dans sa directive 10.1 sur la "Déclaration des devoirs et des droits du/de la journaliste", le Conseil de la presse affirme en effet : "La séparation claire entre la partie/le programme rédactionnel(le) et la publicité, respectivement le contenu payé ou mis à disposition par des tiers, est indispensable pour la crédibilité des médias. Les annonces, les émissions publicitaires et les contenus payés ou mis à disposition par des tiers doivent être clairement distingués des contributions rédactionnelles sur le plan de la conception. Dans la mesure où ils ne sont pas clairement reconnaissables en tant que tels sur le plan visuel/acoustique, ils doivent être explicitement déclarés comme étant de la publicité. (...)".

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Les doubles pages - consacrées à la 5G dans les journaux du dimanche et à la sécurité sur Internet dans les quotidiens - sont graphiquement conçues comme des pages rédactionnelles. La mention "Anzeige" ou "annonce" ne suffit pas à lever toute ambiguïté sur le caractère publicitaire du contenu, pas plus que le dessin des articles indiquant qu'ils ont été rédigés par "Commercial Publishing Tamedia en collaboration avec Swisscom".

Une directive sans équivoque

Cette directive est sans équivoque, avertit le Conseil de la presse : tout contenu payé ou mis à disposition par des tiers doit être clairement identifiable comme tel. Soit par la présentation visuelle, sinon de manière claire et visible par la mention "publicité". 

L'intervention du Conseil de la presse est déclenchée par des infractions commises par Tamedia dans un passé récent. Le Conseil de la presse constate que ce principe a été violé le 12 mai par les Sonntagszeitungen (Le Matin Dimanche et SonntagsZeitung) et le 13 mai par les quotidiens (Basler Zeitung, Berner Zeitung, Der Bund, 24 Heures, Tages-Anzeiger, Tribune de Genève) du groupe Tamedia n'a pas été respectée.

Dans le cas du sponsoring, le sponsor ne s'exprime pas sur le plan rédactionnel

Quant à la mention "Sponsored" ou "Sponsorisé", elle ne correspondrait pas à la réalité. La directive 10.2 relative à la "Déclaration des devoirs et des droits des journalistes" stipule que "dans le cas d'articles de presse sponsorisés, le nom du sponsor doit être indiqué de manière transparente et le libre choix et le traitement du sujet par la rédaction doivent être garantis". Or, la mention "en collaboration avec Swisscom" montre clairement que l'entreprise a eu son mot à dire tant sur le choix du sujet que sur la formulation.

Dans sa prise de position, le Conseil de la presse demande aux éditeurs de journaux de garantir la crédibilité journalistique de leurs publications et de respecter les lecteurs en déclarant clairement et visiblement les contenus publicitaires qu'ils ont payés ou mis à disposition. (hae)

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