Les votants n'approuvent pas le paquet de mesures de soutien aux médias

Il n'y aura pas de soutien financier supplémentaire de la Confédération pour les médias privés en Suisse. Les votants ont rejeté le projet de soutien aux médias, surtout en Suisse alémanique. En Suisse romande, en revanche, le oui l'a emporté.

Stimmvolk nicht einverstanden mit dem Paket für die Medienförderung
La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga part du principe que le projet était probablement trop chargé. (Capture d'écran : Srf.ch)

Le taux de non s'élevait dimanche à près de 55%. Environ 1'303'200 votants ont déposé un non, environ 1'085'200 un oui. Si l'on avait suivi la Suisse romande, l'aide supplémentaire aux médias aurait été clairement acceptée.

En revanche, le canton du Tessin s'est retrouvé dans le camp du non, et ce clairement. Les Grisons - où les régions italophones et romanches ont dit oui - ainsi que les cantons bilingues de Berne et du Valais ont également connu une majorité de non. En revanche, le rejet a été massif en Suisse alémanique, où seuls Bâle-Ville et Uri ont accepté le projet.

Pas d'argent pour les médias en ligne

Les entreprises de médias auraient dû bénéficier d'un soutien supplémentaire allant jusqu'à 151 millions de francs par an, directement et indirectement, grâce au paquet de soutien. L'argent aurait été prélevé sur la caisse fédérale et sur la redevance radio et télévision.

Après le non, l'aide indirecte actuelle à la presse écrite est maintenue. La Confédération continue de dépenser 50 millions de francs par an pour les réductions accordées aux distributeurs de quotidiens, de magazines et d'organes de fédération et d'association en abonnement. Ces moyens ne seront pas augmentés à 120 millions de francs.

Les médias en ligne proposant des offres payantes ne reçoivent pas de subventions directes. De même, la part de la redevance de réception destinée aux stations de radio et de télévision privées ne sera pas augmentée.

Enfin, le soutien supplémentaire au système médiatique par le biais de la redevance de réception a également échoué. Jusqu'à 23 millions de francs de plus que les 5 millions actuels auraient dû être alloués, entre autres pour la formation et le perfectionnement, les agences de presse comme Keystone-SDA, les projets informatiques des médias et le Conseil de la presse.

Rejet des "interventions de l'État qui faussent le marché".

Par leur décision, les votants ont rejeté les interventions de l'Etat dans la branche des médias qui faussent le marché et ont exigé une distance critique des médias par rapport à l'Etat et à la politique. C'est ce qu'écrit l'association "Non aux médias financés par l'Etat" autour de l'ancien conseiller national PRD saint-gallois Peter Weigelt.

Le PRD a écrit que l'industrie des médias devait être en mesure de vendre ses produits comme toute autre branche. L'UDC voit dans le non un refus de la "bouillie de gauche conforme au gouvernement". L'association pose des exigences pour une nouvelle tentative de soutien aux médias : Par exemple, seuls les petits médias qui n'appartiennent pas à des groupes de médias devraient être soutenus.

Les partisans ne veulent en effet pas abandonner le journalisme indépendant aux forces du marché. Le comité de la société civile "Oui à la diversité des médias" estime que la balle est dans le camp du Parlement, comme l'a expliqué sa présidente Camille Roseau.

Plaidoyer pour une nouvelle tentative

Outre une mise en œuvre rapide des points incontestés du paquet, Roseau a notamment demandé un soutien moderne pour les médias en ligne. Dans ce domaine, la situation actuelle correspond plutôt à celle du 20e siècle.

Le PS, les Verts, le parti du centre et les syndicats ont également plaidé pour une nouvelle tentative. Pour le comité du oui, mais aussi pour l'association des éditeurs Médias Suisses (VSM), les difficultés de financement des titres indigènes ne sont pas résolues.

Le projet est déséquilibré et n'a pas convaincu la population, a commenté la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga à propos du non. Le paquet augmenté par le Parlement, qui a doublé par rapport au projet du Conseil fédéral, était "probablement trop" pour la population.

Il est trop tôt, a répondu Mme Sommaruga à la question de savoir si des parties controversées du paquet ne devraient pas être remises sur les rails. "Quand je vois les réactions au résultat de la votation, nous ferions bien de les analyser d'abord", a-t-elle déclaré. La décision du peuple doit être acceptée.

Les médias restent à l'ordre du jour politique

Les médias restent de toute façon un sujet de discussion pour la politique, par exemple en relation avec le droit voisin. Comme de plus en plus d'argent de la publicité part vers les groupes Internet, le Conseil fédéral demande au Département de la justice d'examiner comment un projet de protection des publications journalistiques pourrait être conçu.

Les groupes en ligne devraient payer une taxe aux médias suisses pour la diffusion de leurs contenus journalistiques. Selon Sommaruga, un projet de consultation pourrait être prêt d'ici la fin de l'année. Mais la mise en œuvre de cette demande prend du temps.

La redevance de réception pourrait également être remise sur le tapis après 2018 - l'initiative "No Billag" avait alors été rejetée. Interrogé sur la radio suisse SRF sur une nouvelle attaque contre la Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR), le conseiller national UDC Gregor Rutz (ZH) a déclaré qu'un comité interpartis travaillait à une nouvelle initiative sur la redevance de réception. (SDA)

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