La commission du Conseil national veut obliger la SSR à proposer des contenus ouverts

La Commission des transports et des télécommunications du Conseil national (CTT) veut permettre aux médias privés d'utiliser les productions propres de la SSR dans le sens d'un "Open Content". Elle a adopté une motion de commission à cet effet.

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La CTT a pris cette décision dans le cadre des délibérations sur le rapport du Conseil fédéral sur le service public. Elle n'est pas satisfaite de ce dernier : lors de précédentes séances, elle avait déjà demandé des rapports supplémentaires et adopté des motions. La commission a maintenant formulé d'autres demandes, comme l'ont indiqué mardi les services du Parlement. Par 13 voix contre 10 et 2 abstentions, la commission s'est prononcée en faveur de la motion "Open Content". La SSR dispose d'un fonds unique de contenus et d'une position dominante dans le domaine des vidéos d'information à contenu national et suprarégional, peut-on lire dans l'exposé des motifs de la motion.

Pas de favoritisme pour certains médias

Afin d'éviter autant que possible les distorsions du marché, il est important que les contenus financés par la redevance atteignent un public aussi large que possible et puissent être utilisés ou diffusés par le plus grand nombre possible de fournisseurs. Selon la volonté de la commission, tous les fournisseurs doivent avoir les mêmes droits. Il serait donc inadmissible de privilégier certains médias privés sur la base de coopérations. L'utilisation secondaire doit être réglementée par des licences.

Contre Radio Swiss Pop et SRF Virus

La commission demande en outre que les chaînes de radio thématiques qui n'assument pas de véritable mission de service public soient supprimées. Le Conseil fédéral doit adapter en conséquence la loi sur la radio et la télévision (LRTV) et la concession SSR. La CTT pense ici à des stations comme Radio Swiss Pop, Radio Swiss Classic, Radio Swiss Jazz ainsi que Radio SRF Virus, Radio SRF Musikwelle ou Radio RTS Option Musique. Une réduction du nombre d'émetteurs spécialisés permettrait de baisser les redevances et la SSR pourrait mieux se concentrer sur sa mission principale, constate-t-elle.

Service public en dehors de la SSR

Enfin, la commission veut charger le Conseil fédéral de renforcer l'offre de service public électronique en dehors de la SSR. Concrètement, la règle selon laquelle un diffuseur peut acquérir au maximum deux concessions de télévision et deux concessions de radio doit être supprimée de la LRTV. Un rapport de l'administration a montré que des synergies étaient ainsi possibles, écrit la commission. Il y aurait ainsi plus de chances que les chaînes de télévision régionales, en particulier, puissent atteindre une meilleure rentabilité et une meilleure qualité.

Vérifier la restriction de la publicité

En outre, la CTT a confié d'autres mandats à l'administration. D'une part, elle souhaite un rapport sur les "doublons" entre les journaux régionaux de la SSR et les informations des radios privées. D'autre part, elle souhaite que l'administration examine les conséquences d'une limitation de la publicité à la SSR. L'été dernier, la CTT avait déjà formulé des exigences sous forme d'interventions parlementaires. Elle veut ainsi charger le Conseil fédéral d'interdire la publicité en ligne à la SSR même après 2018. Elle demande également que le Parlement ait davantage son mot à dire sur la concession de la SSR. La CTT souhaite également limiter les activités non soumises à concession de la SSR.

Débat lors de la session de printemps

Le Parlement se prononcera sur toutes ces interventions. Le Conseil national se penchera sur le rapport sur le service public lors de la session de printemps. Le Conseil des Etats s'y était penché lors de la session d'automne. Il s'en est montré satisfait. Si l'on en croit le Conseil fédéral, la SSR doit continuer à proposer un service public complet. Mais à moyen terme, le Conseil fédéral veut adapter le modèle à l'ère d'Internet. (ATS)

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