La commission du Conseil des Etats veut affaiblir l'interdiction de la publicité pour le tabac
La publicité pour le tabac doit rester autorisée dans la partie intérieure des journaux et des magazines qui s'adressent principalement aux adultes. C'est ce que demande la commission compétente du Conseil des Etats. Elle veut adapter un projet du Conseil fédéral allant dans ce sens.
Afin de protéger les enfants et les jeunes contre le tabagisme, la Suisse devrait interdire la publicité pour le tabac et les cigarettes électroniques dans les médias imprimés à partir de 2026. (Werbewoche.ch a rapporté). C'est ce que veut le Conseil fédéral. Il veut en outre interdire à l'industrie du tabac de sponsoriser des manifestations nationales auxquelles les mineurs ont accès.
Avec ces mesures, le gouvernement national veut mettre en œuvre l'initiative "Enfants et adolescents sans publicité pour le tabac", acceptée par le peuple et les cantons en février 2022. Celle-ci demande l'interdiction de toute publicité pour le tabac là où elle atteint les mineurs. Un message relatif à la modification de la loi sur les produits du tabac est maintenant soumis au Parlement.
Toutes les propositions du Conseil fédéral n'ont pas été bien accueillies par la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil des Etats (CSSS-E). Par 6 voix contre 5 et 2 abstentions, elle a décidé que la publicité devait rester autorisée dans la partie intérieure des produits de presse vendus majoritairement aux adultes par le biais d'abonnements, ont indiqué mercredi les services du Parlement.
La publicité pour le tabac doit également rester possible dans les lieux accessibles au public, à condition qu'elle ne soit ni visible ni accessible aux mineurs. La commission souhaite également réglementer de manière analogue le parrainage de manifestations. En outre, l'obligation de déclarer les dépenses publicitaires du secteur du tabac doit être supprimée du projet.
Mise en œuvre avec discernement
La majorité de la commission justifie ses décisions par le fait que l'initiative populaire doit être mise en œuvre "avec discernement". La révision partielle de la loi sur les produits du tabac ne doit pas aller au-delà des exigences de l'initiative.
L'année dernière, le Conseil fédéral avait mis en consultation ses idées pour la mise en œuvre de l'initiative populaire. Elles ont été sévèrement critiquées par les annonceurs et l'industrie du tabac. La proposition d'imposer à l'industrie du tabac une obligation de déclarer les dépenses publicitaires, la promotion des ventes et le sponsoring a été particulièrement rejetée.
Le projet sera débattu au Conseil des Etats lors de la session d'automne. (SDA)