La Commission européenne ouvre une procédure contre TikTok

La Commission européenne a ouvert une nouvelle procédure contre la plateforme en ligne TikTok. Il s'agit d'examiner si le groupe chinois met en danger la santé mentale des mineurs avec son application TikTok Lite et enfreint ainsi les règles de l'UE, a indiqué la Commission lundi.

(Image symbolique : Unsplash.com)

Un programme de tâches et de récompenses est particulièrement inquiétant. Celui-ci permet aux utilisateurs de collecter des points lorsqu'ils accomplissent certaines tâches dans la version de l'application TikTok Lite - comme regarder des vidéos ou évaluer positivement ("liker") des contenus. Ce système peut créer une dépendance et est particulièrement préoccupant pour les enfants, car il n'est pas évident que l'âge des utilisateurs soit contrôlé de manière efficace.

Avec son flux ininterrompu de vidéos courtes et rapides, TikTok offre certes du plaisir et un sentiment de connexion aux enfants, mais il comporte également des risques, a déclaré le commissaire européen responsable Thierry Breton. Il s'agit notamment de la dépendance, de l'anxiété, de la dépression, des troubles alimentaires ou de la faible durée d'attention.

La Commission critique le fait que le groupe ait lancé la version de l'application en France et en Espagne sans avoir préalablement évalué les risques associés dans un rapport. Un tel rapport devait être présenté avant le 18 avril - selon l'autorité bruxelloise, TikTok a omis de le faire.

De lourdes amendes menacent

La plateforme en ligne est désormais invitée à présenter une évaluation des risques liés aux nouvelles fonctions de récompense dans les 24 heures, sous peine d'amendes quotidiennes. Selon la Commission, TikTok pourrait par exemple se voir infliger des amendes allant jusqu'à 1 % de ses revenus annuels totaux ou de son chiffre d'affaires mondial, ainsi que des amendes régulières de 5 % de son chiffre d'affaires quotidien.

Selon les rapports, TikTok a un chiffre d'affaires annuel de plusieurs milliards d'euros. L'entreprise elle-même ne publie pas de chiffres. La commission donne en outre 48 heures à TikTok pour prouver qu'elle a respecté les règles de l'UE et qu'elle n'a pas subi de préjudice grave. Passé ce délai, l'autorité pourrait ordonner à la plateforme de suspendre les nouvelles fonctionnalités pour le moment.

Procédure déjà en février

La Commission avait déjà ouvert une procédure contre TikTok à la mi-février. Il s'agissait de vérifier si le géant en ligne agissait suffisamment contre la diffusion de contenus illégaux et s'il enfreignait les règles de l'UE en matière de protection des mineurs et de transparence de la publicité, avait indiqué la Commission.

Auparavant, elle avait mené une enquête préliminaire. Bruxelles avait déjà lancé une procédure similaire contre X (anciennement Twitter). Les plateformes en ligne sont tenues par une nouvelle loi européenne sur les services numériques (DSA) de prendre des mesures strictes contre les contenus illégaux tels que le discours de haine et l'incitation à la haine en ligne. (SDA/swi)

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