Supino regrette que le législateur ne soutienne pas les médias indépendants

Le président de l'éditeur et éditeur de Tamedia, Pietro Supino, a reproché à l'Etat et au législateur de ne pas soutenir les médias indépendants.

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Le projet de nouvelle loi sur les médias implique un affaiblissement de la diversité de la presse et des opinions, écrit-il dans un commentaire. Le projet de loi étend le financement par la redevance au-delà de la radio et de la télévision aux offres purement Internet et s'accommode pour cela d'un affaiblissement de la position des journaux indépendants et de leurs offres numériques, écrit ce manager des médias de 52 ans dans un commentaire publié par sa maison d'édition. Tages-Anzeiger de lundi. "La loi telle qu'elle est présentée serait néfaste".

Le président de l'association Médias Suisses a également critiqué le fait que l'aide directe aux médias concurrencerait l'offre financée par le secteur privé et réduirait l'incitation aux investissements privés. "Au lieu de renforcer la diversité de la presse et des opinions, on l'affaiblirait pour longtemps".

Dans son plaidoyer, Supino a réaffirmé la position des éditeurs face au projet de nouvelle loi sur les médias électroniques. Avec cette nouvelle loi, le Conseil fédéral veut redéfinir le soutien aux médias. A l'avenir, non seulement la radio et la télévision, mais aussi les médias en ligne devraient pouvoir être soutenus par des fonds issus de la taxe sur les médias.

Le contexte est que l'utilisation des médias en ligne est en augmentation. Le Conseil fédéral est d'avis que le service public doit être présent là où se trouve également le public. Dans son commentaire, l'éditeur Supino s'en prend durement à la politique. Il laisse entendre qu'il manque une idée d'ensemble dans la politique des médias. Le projet de loi est "incompréhensible" sur le plan conceptuel, le sens, le but et l'objectif sont totalement ouverts. "La politique part-elle ou non d'un monde médiatique convergent ?", demande-t-il en faisant référence à la convergence des médias classiques et d'Internet. Il se venge du fait que le débat de fond sur la politique des médias, promis depuis longtemps, a été éludé. (SDA)

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