Le Conseil de la presse juge "infondée" la plainte contre Republik
Le Conseil suisse de la presse considère comme manifestement infondée la plainte contre un reportage du magazine numérique Republik sur le conseiller d'Etat zougois Beat Villiger. Il n'entre pas en matière sur celle-ci.
Dans l'article "Le directeur de la justice zougois empêche la publication d'un rapport" avait fait République a rapporté, peu avant l'élection au Conseil d'Etat du 7 octobre 2018, que le ministère public lucernois avait classé la procédure contre Villiger malgré diverses contradictions. Avec une décision superprovisoire, le politicien PDC empêcherait maintenant la publication de l'enquête de "Republik".
Le Conseil de la presse n'entre même pas en matière sur une plainte contre ce rapport. Le plaignant trouve la publication de cet article discutable en soi, car personne n'a été condamné. Il s'agissait en outre d'une affaire privée et le moment choisi, une semaine avant les élections, était discutable.
Dans sa décision, le Conseil de la presse rappelle qu'il n'y a en principe pas de thèmes interdits. Le contrôle de la justice fait partie de la tâche des médias, il comprend aussi des rapports sur des procédures pénales abandonnées.
Parallèlement, le Conseil de la presse réaffirme le principe selon lequel les professionnels des médias doivent respecter la sphère privée des personnes publiques également. Cela ne vaut toutefois que dans la mesure où l'intérêt public n'exige pas le contraire. Ainsi, il est d'intérêt public de savoir comment un ministère public travaille et comment il motive une ordonnance de non-lieu contre un directeur cantonal de la justice. Tant le ministère public que Villiger ont pu s'exprimer sur les questions de la "Republik". Le Conseil de la presse a également protégé la publication une semaine avant les élections. L'intérêt public pour les résultats de l'enquête a clairement prévalu.