Le Médiateur critique la modération de la SRF sur l'initiative No Billag
Des défauts formels dans la modération d'une émission de la radio SRF sur l'initiative No Billag : c'est ce que dénonce le médiateur de la SSR Roger Blum dans un rapport final. Selon lui, les déclarations du présentateur n'étaient pas correctes, car elles ne figuraient pas sous cette forme dans le texte de l'initiative.
L'émission "Medientalk" de la radio SRF 4 News du 23 septembre, au cours de laquelle le présentateur a discuté de l'initiative avec deux journalistes des médias, a été mise au banc d'essai. Un auditeur a ensuite contesté la modération de l'émission et critiqué "quelques fausses affirmations" sur les conséquences d'une acceptation de l'initiative. Le présentateur a évoqué le fait que les médias de service public - radio, télévision, Internet ou presse écrite - seraient désormais impossibles. Il n'est pas possible d'estimer aujourd'hui comment les lois seront conçues après une éventuelle acceptation de l'initiative, a fait remarquer le contestataire.
Dans son rapport final sur l'affaire, publié mardi, Blum soutient la critique. En effet, l'initiative n'interdit ni aux cantons ni aux communes de financer la radio et la télévision. Mais cela ne correspondrait pas à l'esprit de l'initiative. Dans le texte de l'initiative "No Billag", il n'est question que de la Confédération.
"L'initiative veut que les médias - et tous les médias - fonctionnent uniquement selon les lois du marché. Elle met donc fin à la plupart des choses qui faisaient jusqu'à présent partie de l'ordre médiatique fédéral", écrit Blum. Après l'acceptation de l'initiative, le nouvel ordre médiatique pourrait en fait ressembler à ce que l'animateur a esquissé lors de la modération finale. Sur le plan formel, ces déclarations ne seraient toutefois pas correctes.
Enfin, Blum fait remarquer qu'il n'est pas exact de parler de médias de droit public en Suisse. La SSR est une association de droit privé et les autres fournisseurs de radio et de télévision ne sont pas de droit public. C'est pourquoi il faudrait parler de médias financés par la redevance. (SDA)
Photo : SSR