Affaire de communication : Alain Berset ne veut pas commenter davantage les "indiscrétions illégales".

Le président de la Confédération Alain Berset a pris position pour la première fois sur une prétendue fuite d'informations au sein de son département pendant la pandémie de Corona. Berset parle d'"indiscrétions illégales" qu'il ne souhaite toutefois pas commenter plus en détail.

Le président de la Confédération Alain Berset ne souhaite pas commenter l'affaire concernant son ancien chef de la communication. Image : shutterstock.com / Gints Ivuskans.

Compte tenu d'une procédure en cours qui ne le vise pas, il ne peut rien dire à ce sujet, a déclaré Berset samedi soir dans l'émission "Forum" de la radio suisse romande RTS. Il a toutefois évoqué des indiscrétions "assez scandaleuses".

Il faut maintenant laisser la justice faire son travail. Il peut s'imaginer que ces indiscrétions seront poursuivies d'office, a poursuivi Berset.

L'ex-chef de la communication dans le collimateur

Le journal "Schweiz am Wochenende" avait rapporté samedi que l'ancien chef de la communication de Berset, Peter Lauener, avait transmis à plusieurs reprises à la maison d'édition Ringier des informations confidentielles sur les mesures Covid prévues par le Conseil fédéral. Selon le journal, cette information s'appuie sur des e-mails et des procès-verbaux d'audition dont dispose la rédaction.

L'ancien chef de la communication de Berset a été interrogé par l'enquêteur spécial de la Confédération, Peter Marti. Le procureur extraordinaire avait été nommé pour enquêter sur les crypto-leaks.

Plusieurs employés de l'administration fédérale avaient été soupçonnés d'avoir transmis des informations confidentielles aux médias dans le cadre de l'affaire Crypto. Marti a toutefois étendu ses investigations à d'autres cas possibles de violation du secret de fonction en lien avec la politique de Corona du Conseil fédéral.

L'ancien chef de la communication du département de l'intérieur a été particulièrement visé. Selon le journal, Lauener aurait eu un lien direct avec le directeur de Ringier Marc Walder et l'aurait informé à plusieurs reprises des décisions Corona imminentes du Conseil fédéral.

Selon le journal, le directeur de Ringier Walder et le conseiller fédéral Berset ont également été entendus en tant que personnes de référence par l'enquêteur spécial Peter Marti. Lauener a dû passer quelques jours en détention provisoire après son audition.

Enquête sur les scellés bloquée

L'ancien juge en chef zurichois Marti avait justifié sa demande de détention par le fait qu'il existait de forts soupçons de collusion avec diverses parties à la procédure et que des preuves pouvaient être dissimulées.

Le procureur extraordinaire n'a toutefois pas pu exploiter différents appareils électroniques saisis lors d'une perquisition. Lauener avait demandé leur mise sous scellés. Le tribunal des mesures de contrainte de Berne n'a pas encore statué sur une éventuelle levée des scellés.

Ce scellé est la raison pour laquelle l'enquête est actuellement bloquée, a déclaré samedi l'enquêteur spécial Marti à l'agence de presse Keystone-SDA. En référence à la procédure en cours, Marti n'a pas voulu s'exprimer davantage sur l'affaire.

En septembre dernier, Lauener avait de son côté déposé une plainte pénale contre Marti. Il accuse l'enquêteur spécial d'abus de pouvoir et éventuellement d'autres délits. C'est maintenant le procureur extraordinaire Stephan Zimmerli qui enquête sur Marti. Lauener avait quitté son poste au département de l'Intérieur fin août et travaille désormais pour une agence de conseil politique.

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