Etude Fög : les grands médias rapportent des informations politiquement équilibrées

Lors des élections et des votations, les médias d'information jouent un rôle important dans la formation de l'opinion. Une nouvelle étude du Fög montre que les grands médias, en particulier, fournissent des informations variées et politiquement équilibrées. Les projets présentés par les autorités reçoivent davantage d'écho, tandis que les initiatives populaires en reçoivent davantage.

Image symbolique ; Roman Kraft, Unsplash.

A l'approche des élections et des votations, le Conseil fédéral et les autorités, les partis, les associations ainsi que les ONG tentent de convaincre les électeurs avec leurs arguments par des campagnes ciblées. Les médias suisses en rendent-ils compte de manière politiquement équilibrée ? Une nouvelle étude du Centre de recherche opinion publique et société (Fög) sur le positionnement politique des médias journalistiques lors des votations populaires fournit des réponses.

Dans l'ensemble, les médias rendent compte de manière plutôt positive des projets du gouvernement et du parlement, alors que les initiatives populaires ont tendance à être rejetées. Les projets soutenus par le centre-gauche, comme le "mariage pour tous" ou l'"initiative sur les soins", sont en moyenne mieux accueillis que les projets du centre-droit, comme la "loi sur le terrorisme" ou l'"initiative sur la limitation". Ceci est particulièrement visible dans les commentaires rédactionnels.

Tonalité des rapports

Parallèlement, la tonalité des reportages correspond davantage aux résultats des votations de la population qu'aux forces des partis et aux rapports de vote au Conseil national. Par rapport aux votants, les médias accordent plus de poids aux voix critiques de la majorité. De même, les médias accordent en moyenne plus d'écho aux initiatives populaires qu'aux projets des autorités. Ils remplissent ainsi dans une certaine mesure leur fonction de critique et de contrôle.

Ces schémas se retrouvent dans la plupart des médias étudiés. Les projets des autorités en tant que préoccupations de la majorité politique ont une tonalité légèrement positive à positive dans la plupart des titres médiatiques étudiés, en particulier chez suedostschweiz.ch (+46). Ce n'est que dans le SonntagsZeitung (-4), le WOZ (-10) et surtout la Weltwoche (-32), la critique des projets du gouvernement et du parlement prédomine. Les initiatives populaires ont tendance à être rejetées, en particulier en ce qui concerne nzz.ch (-30), Suisse le week-end (-31) et la Weltwoche (-41). Il n'y a plus d'approbation que de désapprobation que pour la SonntagsZeitung (+9), le SonntagsBlick (+20) et le WOZ (+44).

Si l'on positionne les médias analysés sur un axe gauche-droite (-100 à +100), l'étude montre que l'accent est mis sur la gauche par exemple dans les cas suivants Le Matin Dimanche (-12), blick.ch (-14) et SonntagsBlick (-34). Un léger accent vers la droite existe pour NZZ am Sonntag (+7) et le Suisse le week-end (+9), plus à droite se positionne nzz.ch (+17). Les titres de médias à profil politique constituent des exceptions évidentes WOZ (-79) sur la gauche et la Weltwoche sur la droite (+59). Les médias à forte pénétration 20minuten.ch (+1), 20minutes.ch (-1), SRF (-1) et RTS (-3) présentent des positionnements politiquement neutres autour de la valeur zéro.#

L'écho médiatique des partis

Un large éventail d'acteurs s'exprime dans les comptes rendus des médias sur les objets de votation. Ce sont les différents partis qui reçoivent le plus d'écho (39 %), en fonction de leur part d'électorat : Parmi les six plus grands partis suisses, la plus grande part revient à l'UDC (26%) et la plus petite au parti vert libéral (7%). L'exécutif représente 12 % de la résonance, les ONG ou les citoyens individuels 14 % . La science (11 %) et l'économie (8 %) sont un peu moins présentes. D'autres acteurs, comme les organisations religieuses ou les associations, reçoivent 15 % de l'écho médiatique.

Les médias suisses globalement équilibrés

"L'étude montre que la plupart des médias ne se positionnent ni au pôle gauche ni au pôle droit de l'échiquier politique, mais relativement près de la moyenne. Cela vaut en particulier pour les médias publics à forte pénétration SRF et RTS et les médias pendulaires de 20 minutesNous sommes très heureux de pouvoir compter sur des journalistes qui se profilent comme des rapporteurs impartiaux", explique Linards Udris, auteur de l'étude et directeur de recherche adjoint au Fög.

Toutefois, le Fög constate également des déficits. Ainsi, tous les projets ne reçoivent pas le même écho. Les différences parfois notables signifient que les électeurs ne sont pas informés de tous les projets dans la même mesure.

L'étude s'appuie sur des analyses de contenu manuelles de la couverture médiatique de 44 votations populaires entre 2018 et 2023. 23 titres de presse de Suisse alémanique et de Suisse romande ont été analysés.

L'étude complète est disponible ici à télécharger.

 

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