Le Parlement débloque des millions pour la numérisation des soins de santé
La Confédération soutient la numérisation du système de santé avec un programme d'encouragement de plusieurs millions. En tant que deuxième conseil, le Conseil des États a approuvé un crédit d'engagement de près de 400 millions de francs. Au total, le Conseil fédéral estime même les coûts à 624 millions de francs.
La Chambre basse a approuvé mercredi le programme Digisanté par 34 voix pour, une voix contre et cinq abstentions. L'objet est donc prêt pour le vote final.
La nécessité d'agir est grande, a déclaré le porte-parole de la commission Peter Hegglin (centre/ZG). Dans les études internationales, le système de santé suisse occupe les premières places en termes de qualité. En revanche, la Suisse se retrouve régulièrement en queue de peloton en ce qui concerne la numérisation dans ce domaine. La pandémie de Corona a mis en évidence ces lacunes.
Compatibilité des systèmes
Avec Digisanté, la Confédération veut notamment améliorer la qualité des traitements, l'efficacité et la transparence du système de santé ainsi que la sécurité des patients. Il s'agit notamment du fait que les hôpitaux et les cabinets médicaux travaillent certes depuis longtemps de manière numérique, mais avec des programmes différents. De nombreuses données doivent donc aujourd'hui être saisies plusieurs fois, ce qui constitue une source d'erreurs.
L'ensemble du programme comprend environ 50 projets. L'objectif du programme est notamment de mieux harmoniser les systèmes et les processus dans le domaine de la santé. La Confédération veut notamment numériser de bout en bout les registres, les systèmes de déclaration ou les plateformes d'information et s'assurer qu'ils puissent communiquer avec d'autres systèmes informatiques.
Sur le fond, le projet a été peu contesté. Toutefois, des doutes ont été exprimés lors du débat. Baptiste Hurni (PS/NE) a demandé au Conseil fédéral ce que les projets signifiaient concrètement pour les patientes et les patients. Car ce sont leurs besoins, et non ceux de l'administration ou des fournisseurs de prestations, qui devraient être au centre des préoccupations.
Réserves contre un "projet géant
Comme Hurni, Hannes Germann (UDC/SH) a évoqué les difficultés rencontrées lors du dernier grand projet de numérisation, le dossier électronique du patient (DEP). Avec Digisanté, on est maintenant "vraiment dans les temps", a déclaré Germann. Car il faut des solutions uniformes pour toute la Suisse.
"J'ai du mal à approuver un projet géant lorsqu'il s'agit d'informatique", a déclaré Pirmin Schwander (UDC/SZ). Il a cité comme raison les difficultés rencontrées par le passé dans les grands projets informatiques de la Confédération - par exemple à l'Office fédéral des douanes et de la sécurité des frontières et à l'administration fiscale. Il s'abstiendra donc de voter.
La ministre de la Santé Elisabeth Baume-Schneider a assuré que l'on avait tiré les leçons des erreurs commises avec le DPE. Il existe une étroite collaboration avec les différents acteurs.
La commission de la santé du Conseil des Etats avait proposé à l'unanimité d'adopter le projet. Elle a également soutenu expressément le suivi étroit du programme par le Parlement, décidé par le Conseil national. Il s'agit de donner des directives au Département de l'intérieur sur les objectifs de Digisanté, le contrôle et l'implication des milieux concernés. Un rapport annuel au Parlement est également prévu. (SDA)