Le nouveau projet sur la carte d'identité électronique est bien accueilli au Conseil national

Le Conseil national a très clairement approuvé le nouveau projet du Conseil fédéral visant à introduire une preuve d'identité électronique en Suisse (E-ID). Trois ans après l'échec d'un premier projet, il semble donc possible que l'E-ID soit introduit en 2026.

La Grande Chambre a approuvé le projet de loi jeudi par 175 voix contre 12 et deux abstentions. Les voix contre provenaient du groupe UDC. Le Conseil a également approuvé un montant total d'environ cent millions de francs pour la mise en place et l'exploitation des systèmes nécessaires. Le projet passe maintenant au Conseil des Etats.

Au Conseil national, le ton était donné : le nouveau projet est bien meilleur que le précédent. L'Office fédéral de la justice a tiré les bonnes conclusions de la défaite de 2021. Le fait que les opposants de l'époque aient été impliqués dans l'élaboration du nouveau projet est également une bonne chose.

Il a notamment été question d'un "projet mûri" (Maya Bally, AG, au nom du groupe du centre), d'une "amélioration substantielle" (Min Li Marti, ZH, groupe PS) et d'un "très bon projet" (Sibel Arslan, BS, groupe des Verts).

E-ID : gratuit et facultatif

En 2021, une première loi sur l'e-ID a clairement échoué dans les urnes, après qu'un référendum ait été lancé contre elle. Selon les sondages effectués après la votation, les préoccupations en matière de sécurité ont été déterminantes pour le non du peuple. A l'époque, le Conseil fédéral voulait encore laisser aux privés le soin de délivrer l'E-ID.

La nouvelle loi sur l'e-ID a été fondamentalement repensée, a déclaré le ministre de la Justice Beat Jans au Conseil national. Selon le nouveau projet, l'Office fédéral de l'informatique et de la télécommunication mettra à disposition l'infrastructure de confiance nécessaire à l'E-ID. L'Office fédéral de la police sera responsable de l'émission de l'E-ID.

Lors de la conception, une grande importance a été accordée à la sauvegarde décentralisée des données, a ajouté Jans : les données personnelles sont sauvegardées sur le téléphone portable de l'utilisateur/trice de l'E-ID. Elles y sont protégées à plusieurs reprises. Des contrôles réguliers du système, également par des personnes externes, sont prévus.

L'E-ID sera gratuite et facultative - elle ne remplacera pas les cartes d'identité ou les passeports actuels. Les personnes handicapées pourraient également l'utiliser. Il est prévu que l'E-ID soit disponible en ligne, mais aussi au bureau des passeports.

"L'objectif est qu'à partir de 2026, nous puissions nous identifier de manière sûre et simple dans le monde virtuel", a déclaré Jans. Cela facilitera la vie de tout le monde et fera gagner du temps. Selon les documents parlementaires, un cas d'application concret est par exemple la commande électronique d'un extrait de casier judiciaire ou la preuve de l'âge lors de l'achat d'alcool dans un magasin.

La base de la transformation numérique

Le Conseil fédéral souhaite en outre que l'infrastructure étatique créée dans le but de l'E-ID soit également à la disposition des autorités cantonales et communales ainsi que des particuliers. Ainsi, des documents tels que les attestations de domicile, les extraits du registre des entreprises et les diplômes devraient à l'avenir pouvoir être gérés comme des preuves numériques sur le smartphone.

La Confédération crée ainsi les bases de la transformation numérique de la Suisse, écrivait le Conseil fédéral en novembre 2023 lors de la présentation de son projet.

Selon ces informations du Conseil fédéral, les personnes qui souhaitent obtenir une E-ID devront télécharger une application sur leur smartphone et scanner par caméra un document d'identité délivré par la Suisse. Il s'agira ensuite de télécharger un selfie. L'Office fédéral de la police devra ensuite vérifier l'authenticité des données.

Plusieurs amendements acceptés

Après l'entrée en matière, le Conseil national a approuvé sans discussion plusieurs propositions d'amendement de la commission. Il s'agit de modifications par lesquelles la commission souhaite, selon ses propres dires, renforcer encore la protection des données personnelles et souligner le rôle de la Confédération. Le débat de détail sur le projet de loi s'est ainsi achevé en un clin d'œil.

Concrètement, la Commission demande par exemple une extension de l'architecture de l'e-ID afin de garantir une identification anonyme, par exemple pour permettre une preuve d'âge anonyme en ligne.

Elle souhaite également que le code source du logiciel de l'infrastructure de confiance soit entièrement publié et que la Confédération publie des directives de divulgation. (SDA/swi)

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